Envie d’un café noir ? Ce qu’il te faut savoir avant de tester ce breuvage, au caractère local bien trempé.
Ici le café noir est effectivement très noir, du genre « noir sombre ». Les grains de café, fréquemment du Robusta, beaucoup plus rarement de l’Arabica, sont grillés jusqu’au cœur dans de grandes poêles en alu. Généralement, ils ressortent de ce process, noir comme le charbon sur lequel ils grillent et de fait, rarement couleur café.
Et puis ils sont pilés jusqu’à obtenir une mouture à la finesse approximative. Cette poudre est alors dosée dans une cafetière le plus souvent de type italien, un modèle très largement diffusé dans tout le pays. Ce modèle a l’avantage de pouvoir être utilisé aussi bien sur un foyer alimenté au charbon que sur une plaque électrique. Quant au dosage élaboré localement, il est une combinaison improbable du ristretto et du lungo italien.
Au final, le café noir est tellement noir que tu peux y noyer tes idées les plus sombres. Effet garanti, tu ne les retrouveras pas. Elles seront absorbées, comme dissoutes dans plus noir qu’elles.
Une petite pause dans un « barcafé » au bord de la route pour un petit shot de café, comme un shoot à l’adrénaline pure, et te voilà libéré, prêt à repartir d’un pas léger. Le genre potion magique gauloise qui te fait dresser les cheveux sur la tête, qui pourrait réveiller un mort, et te faire affronter les pires journées.
Alors c’est sûr, ce café n’a pas grand-chose à voir avec un délicat nectar aux arômes subtils. Non c’est vraiment du brut de brut, du condensé serré, que certains boivent très sucré et d’autres, les spécialistes, nature. Papilles délicates s’abstenir.
Mieux vaut par ailleurs, avoir l’estomac un peu préparé ou tout au moins résistant aux effets acidifiants de la caféine. Attention aux brûlures, qui peuvent être proportionnelles à la noirceur du breuvage !
Ici, le café est servi dans de petites tasses avec soucoupe, accessoire obligatoire pour recevoir le trop-plein. Une « bonne » tasse de café noir se doit de déborder. C’est comme ça.
Peut-être pour cacher l’aspect pas toujours immaculé des tasses et des soucoupes, et tromper la vigilance des plus sourcilleux, la couleur du liquide de nettoyage se rapprochant parfois plus de celle du café que de l’eau.
Bonne dégustation !
Reste que le plaisir de boire son café dans un de ces établissements souvent faits de bric et de broc, est certes dans la tasse, pour les amateurs, mais aussi dans les moments de partage, de convivialité, les rencontres que ces barcafés permettent.
Alors, café pour tout le monde !