La Guinée mérite vraiment qu'on s'y attarde un peu.

Publié par fouta-decouverte sur 20 Octobre 2025, 17:08pm

Catégories : #Contribution de voyageurs, #Fouta Djalon, #Basse Guinée, #Photos et vidéos

En quelques images avec des commentaires tirés de leurs publications sur leur page Facebook, voici un aperçu du séjour de Ed Hotchkiss et de sa femme Khadija en cette fin de saison des pluies 2025.

Grands voyageurs, ayant visité déjà plus de 150 pays chacun, ils nous racontent leurs découvertes et leurs rencontres au cours de leur séjour de 8 jours dans le pays.

"Nous sommes arrivés en Guinée, un nouveau pays pour Khadija et moi. C'est une destination hors des sentiers battus. Les visiteurs sont généralement des voyageurs qui font un road trip à travers les pays côtiers de l'Afrique de l'ouest (par exemple, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone et Libéria) ou qui passent un jour ou deux dans la capitale Conakry et ses environs.

Quant à nous, nous avons prévu huit jours pour découvrir sa culture et son histoire, et visiter l'intérieur du pays et ses paysages pittoresques."

"Notre première grande cascade fut celle du Voile de la Mariée sur la rivière Kilissi, près de Kindia.

Dans les environs nous avons également navigué sur le lac Samaya, un grand réservoir créé suite à la construction d'un barrage.
A la lueur du soleil couchant avec en toile de fond le mont Gangan (plus haut sommet de la région de Kindia), nous avons fait une balade en pirogue sur le lac avec Sylla de l'agence Guineatravel, notre guide compétent et sympathique.

De l'autre côté du lac, nous avons visité le village peul exceptionnellement accueillant de Misside Yalgueya, où nous avons rencontré quelques habitants dont le maitre de Coran."

La Guinée mérite vraiment qu'on s'y attarde un peu.

Après la région de Kindia, nous avons suivi la route vers le Nord en direction des hauts plateaux du Fouta Djalon.

"Malheureusement à partir de Mamou les routes, mal entretenues, étaient particulièrement abîmées par des mois de fortes pluies.

Nous avons fait une petite randonnée jusqu'à la cascade de Ditinn (située à 35 kms de Dalaba) accessible uniquement par un pont de fortune et en traversant des zones marécageuses en cette saison.
Cette chute mesure environ 100 mètres de hauteur. Nous sommes arrivés à la fin de la saison des pluies, et donc la chute était vraiment puissante.
Nous avons ensuite rejoint le village de Ditinn pour une rapide pause au "mémorial pour l'explorateur français René Caillié qui a beaucoup voyagé à travers la Guinée et qui, en 1828, fut le premier Européen à atteindre Tombouctou et à revenir vivant pour raconter l'histoire ; puis le village de Fougoumba ancien centre religieux de l'Imamat du Fouta Djallon, un État islamique fondé en 1725 par les Peuls.

Les Peuls constituent un important groupe ethnique en Guinée, ainsi qu'en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale. Nous avons longuement discuté avec les anciens de la possibilité d'inscrire le site au patrimoine mondial. Nous nous sommes retrouvés dans une case peule coiffée d'un dôme et couverte de chaume (case du couronnement), appelée suudu hudo ou bukkaru. À l'extérieur se trouvait une mosquée plutôt grande pour une zone aussi rurale."

Après ce détour en brousse, nous sommes revenus en ville et plus précisément à Dalaba, une préfecture chargée d'histoire.

"La ville est une des plus hautes de Guinée, située à environ 1 000 m d'altitude. C'est le point de départ idéal pour la randonnée et l'exploration du Fouta Djalon, une région pittoresque jalonnée de nombreuses rivières et cascades, de longs sentiers de randonnée et de vastes étendues de prairies multicolores. Plusieurs grands fleuves y prennent leur source, dont le Tinkisso, le Gambie et le Sénégal. Son microclimat frais et ses paysages luxuriants contrastent fortement avec la côte chaude et humide."

Nous y avons d'abord visité la case de Myriam Makeba.

"La chanteuse de renommée internationale, née et grandie en Afrique du Sud, est devenue résidente permanente en Guinée en 1960 après que l'Afrique du Sud lui a retiré son passeport en raison de son activisme anti-apartheid. Elle vivait aux États-Unis après avoir épousé le leader des Black Panthers, Stokely Carmichael, en 1968, mais son visa lui a été retiré la même année pour avoir publiquement soutenu les droits civiques. Le président guinéen Sékou Touré a accordé au couple la nationalité de son pays (huit autres pays lui ont également accordé la nationalité) et Myriam y a vécu une quinzaine d'années.

Elle utilisait sa voix polyvalente et dynamique pour mélanger mélodies et rythmes traditionnels sud-africains avec des influences jazz, pop et folk occidentales. Elle chantait souvent dans les langues locales, notamment sa langue maternelle, le xhosa, connue pour ses cliquetis caractéristiques. En 1966, elle est devenue la première artiste africaine à remporter un Grammy Award.

Le gouvernement guinéen a finalement construit une maison pour elle dans la ville de Dalaba, au cœur du Fouta Djalon qui rappelait à Myriam sa région de naissance.

La pièce principale présente des murs et des motifs arrondis sous une coupole recouverte d'une décoration traditionnelle guinéenne.
Bien qu'étant un trésor national, la maison et les meubles et appareils électroménagers qui y subsistent sont en mauvais état. En 2024, des voleurs ont dérobé plusieurs objets de valeur, dont des tableaux qui faisaient partie du patrimoine de la maison."

"La ville conserve également quelques vestiges de l'époque coloniale française, notamment la Case des Palabres, construite dans un style traditionnel peul en 1932.

La tradition des « palabres » correspond à une réunion publique destinée à la prise de décision et au règlement des différends en Afrique de l'Ouest. Lors d'une palabre, le statut de chaque individu détermine l'ordre d'entrée, la porte d'entrée et la position. Dans la case des palabres, le sol, les murs et le plafond sont recouverts de motifs symboliques."

Autre bâtiment hérité de l'époque coloniale : "la Villa Jeannine a été construite en 1936 pour servir de résidence au gouverneur français et porte le nom de l'épouse du premier gouverneur. Elle a été rebaptisée Villa Sili après l'indépendance en 1958, mais est plus connue sous son nom d'origine.
C'est un long bâtiment de style colonial, blanc à l'origine, mais peint en rose lors d'une rénovation en 2014. Depuis le spacieux salon, on a une vue panoramique sur les montagnes et les vallées environnantes. J'ai remarqué que les colons européens, partout dans le monde, choisissaient des sites attrayants et pittoresques pour leurs résidences officielles."

Après ce séjour en ville, nous avons repris la direction de la brousse.

Et tout d'abord, nous avons suivi la piste "des chutes de Kambadaga. Etagées sur deux niveaux principaux, ces chutes qui sont parmi les plus hautes de Guinée plongent d'environ 120 mètres sur le cours de la rivière Kokoulo. Elles sont entourées d'une forêt dense et situées dans la préfecture de Pita voisine de Dalaba. Comme c'était la fin de la saison des pluies, le courant était particulièrement puissant. De notre position élevée, nous n'avons croisé personne d'autre pendant notre longue séance photo."

Pour terminer notre séjour foutanien, nous avons enfin rejoint Doucki où nous avons fait la connaissance du fameux "Hassan, toujours joyeux et positif, dans sa maison d'hôtes où nous avons passé deux nuits.
Hassan, qui est également guide, nous a accompagnés pour une randonnée traversant des prairies multicolores et vallonnées ; lui qui a 63 ans, déambulait avec une vivacité incroyable sur les rochers et les pentes.

Puis de retour à Douki, il nous a fait visiter son village, dont les maisons sont entourées d'une incroyable diversité de cultures, notamment des courges, du manioc, des citrons, des avocats, des poivrons, des figues et des papayes. Sur une photo, on peut voir la fleur exotique d'une liane de fruit de la passion. Cette région est si fertile qu'elle me rappelle la région Ouganda/Rwanda/Burundi. Le soir, nous avons dégusté de la vraie cuisine maison : du poulet, de la courge orange et du thé à la citronnelle, avec du miel et du citron."

Et finalement depuis Doucki, nous avons pris la route du retour en direction de la capitale Conakry en profitant de ce trajet pour faire quelques découvertes et notamment vers Kindia et Dubréka.

A proximité de Kindia, nous avons notamment fait un petit détour par "la rivière Kilissi qui est parsemée de cascades et de rapides, mais difficiles à photographier à cause des embruns en cette fin de saison des pluies."

Sur notre chemin, nous avons trouvé "un mille-pattes/scolopendre, l'un des nombreux insectes et lézards que nous avons croisés dans nos randonnées. D'ailleurs lors de l'une d'entre elles, j'ai eu les jambes envahies par des fourmis rampantes, à tel point que j'ai dû retirer mes chaussettes et mon pantalon pour les chasser. En Guinée, on dit que « les fourmis font danser l'imam ».

De retour au niveau de l'hôtel proche des cascades, nous avons découvert une statue de "Nimba. Cette statue représente la mère de la fertilité, protectrice des femmes enceintes et qui préside aux cérémonies agricoles. Originaire de la tribu Baga, sur la côte guinéenne, la statue du Nimba est devenue le symbole de tout le pays."

Puis aux environs de Dubréka, nous sommes passés au pied de la montagne du "Chien qui fume", avant de rejoindre la cascade de la Soumba. En repartant, nous avons pu observer "quelques bateaux de pêche. La plupart des pêcheurs étaient en mer, mais les enfants travaillaient."

De retour à Conakry notre point de départ quelques jours plus tôt, nous avons pris le temps de visiter cette grande capitale poussiéreuse et "libre d'esprit".

Nous sommes allés découvrir "la Grande Mosquée Fayçal qui a été construite avec des dizaines de millions de dollars du roi Fahd d'Arabie saoudite et a ouvert ses portes en 1982. C'est la plus grande d'Afrique subsaharienne avec 10 000 places en bas pour les hommes et 2 500 places à l'étage pour les femmes.

L'occasion également de visiter "une petite école coranique où les jeunes élèves apprennent à partir de versets écrits sur des tablettes."

Quand au "Musée national de Guinée, fermé pour rénovation ces dernières années, il a récemment rouvert ses portes. Nous n'avons pas été autorisés à prendre des photos à l'intérieur des collections, certes limitées mais intéressantes, de statues, de masques et d'instruments de musique provenant de différentes régions de Guinée. À l'extérieur, des statues de la période coloniale française, dont ce monument orné de figures allégoriques, sont exposées.

En 1958, le président français Charles de Gaulle a visité la Guinée après l'indépendance. Il souhaitait que le pays reste au sein de la Communauté française d'Afrique de l'Ouest, mais le président Touré a refusé. De Gaulle, indigné, a prévenu qu'il y aurait des conséquences et a quitté la pièce en trombe, laissant son chapeau. Une petite fille du village l'a poursuivi et le lui a donné. Le musée a construit ce bâtiment en forme de chapeau de de Gaulle pour célébrer sa neutralité, hier comme aujourd'hui."

Le clou de cette visite de la ville était à n'en pas douter le "Centre d'arts acrobatiques Fodeba Keita, une école qui forme des jeunes défavorisés à l'acrobatie, à la contorsion et à d'autres arts du cirque."