L'origine de l'appellation "Quartier du Chargeur" couramment utilisée aujourd'hui est liée à la présence de la société des Chargeurs Réunis (société commerciale maritime française) dans ce quartier à partir du milieu des années 30. C'est en effet dans cette période que ladite société a pris en charge la gestion de l'unique hôtel construit en 1936 par l'Administration coloniale : l'hôtel dit des Chargeurs. Constitué au départ d'un seul bâtiment entouré de cases, il a par la suite évolué avec la construction d'un deuxième bâtiment et même d'une piscine "naturelle".
A sa création, cet hôtel accueillait notamment les marins de la société des Chargeurs mais aussi d'autres européens présents en Afrique de l'Ouest, qui trouvaient à Dalaba un climat et un cadre idéal pour le repos.
Après une vingtaine d'année de gestion plus ou moins chaotique notamment pendant la 2ème guerre mondiale, l'hôtel des Chargeurs, renommé hôtel du Fouta Djalon, est nationalisé par l'Etat guinéen à l'indépendance. Il devient l'hôtel national de Dalaba. Il finira par faire faillite dans les années 80 après quelques années compliquées.
Après plusieurs tentatives de reprises par des opérateurs privés, l'année 1995 voit enfin un entrepreneur guinéen, Mr Bah, reprendre l’hôtel, qui devient SIB hôtel. Les 2 bâtiments principaux font alors l'objet d’une rénovation totale. L'hôtel est actuellement toujours géré par les héritiers de Mr Bah.
Avant de s’appeler le “Chargeur”, ce quartier était dénommé “Etaconval”, condensé d’ETAblissement des CONVALescents. En effet ce quartier fut pendant plusieurs années (à partir des années 40) un lieu réservé d'une part à l’accueil des malades et des convalescents venant de Conakry, et d'autres pays limitrophes et d'autre part aux militaires. Ce fut principalement le cas vers la fin de la deuxième guerre mondiale.
Le Fouta, et plus particulièrement Dalaba, fut choisi du fait de son climat et de sa géographie pour créer ce centre d’accueil pour les convalescents des colonies. Il sera opérationnel, au moins partiellement, au début des années 40. Son activité se poursuivra durant l'après-guerre. De nombreux bâtiments furent donc construits dans l'urgence vers les années 1942-1944, puis rénovés ou remplacés à la fin des années 40.
Chacune des maisons construites à cette époque avait semble-t-il un nom (Plein-Midi, Sisal, Bougainvillier, ...) et pouvait être occupée soit par un couple avec ou sans enfants, soit par des célibataires (d'où des plans d'aménagement différents). Toutes avaient une cheminée, disposaient de l'eau courante (grâce à une adduction d'eau qui existait alors) et de l'électricité (grâce à un groupe). Un gardien était affecté à chaque logement et un personnel nombreux était chargé de l'entretien quotidien de toutes les habitations de l'Etaconval.
D'autres bâtiments existaient un peu partout dans le quartier et particulièrement à l'emplacement actuel de la maison de Myriam Makeba et du terrain de sport. Ils étaient réservés aux militaires. Ces logements construits en briques non cuites et en paille n'ont pas résisté au temps. Il n'en reste pratiquement aucune trace sauf quelques fondations retrouvées à l'occasion de travaux.
A cette époque, les entrées dans le quartier étaient semble-t-il strictement contrôlées et toute personne devait se présenter à la case des entrées située à côté de l’actuelle mosquée du quartier.
L'ex Hôtel-Restaurant de l'Etoile était le mess des officiers. Il servait aussi de cantine pour les convalescents.
Aujourd'hui, "Le Chargeur" est devenu le quartier des cadres de l'administration; beaucoup y sont logés dans les maisons appartenant à l'Etat dont une partie sont les anciennes maisons des convalescents. Elles sont cependant de moins en moins nombreuses notamment du fait de leur ancienneté et de l'absence de rénovations.
C'est aussi un quartier de Dalaba où de nombreux cadres et/ou commerçants souhaitent et construisent des résidences principales et surtout secondaires. Si bien que le quartier s'étend rapidement vers le pied du Mont Tangama ainsi que vers le sud, en direction de la villa Sili. Un peu dans tous les sens à vrai dire ....
Depuis 2006, l'Institut Supérieur des Sciences et Médecine Vétérinaire s'est également implanté dans le quartier autour de ce qui fut le mess des officiers (voir ci dessus).
Le quartier regroupe par ailleurs, l'essentiel des structures touristiques locales : l'hôtel SIB, l'hôtel Tangama, l'auberge Seydi II, mais également le bureau de tourisme "ALDET" ainsi que le centre artisanal (construit mais pas encore inauguré).