La flûte peule est une flûte traversière à trois trous, taillée traditionnellement à la main dans une variété de roseau. Elle est également appelée "tambine", terme provenant du nom de la plante qui servait à sa fabrication : le tambin.
La recherche du roseau était une activité importante pour les flûtistes et parfois éprouvante car il fallait aller en brousse dans les zones marécageuses, et cette plante étant recouverte d’épaisses épines, laissait souvent des marques dans la chair. Une fois les plantes coupées et ramenées au « village », il fallait les traiter pour en recueillir les précieux rameaux devant servir à la fabrication des flûtes. En effet, cette plante peut atteindre plusieurs mètres de hauteur : une même plante permet donc de faire plusieurs flûtes.
Les différentes rames utilisées dans la fabrication des flûtes étant encastrées les unes dans les autres, il fallait les séparer. Plusieurs techniques étaient alors possibles : les Peuls eux préfèraient laisser sécher durant plusieurs semaines la plante (en séchant les différentes parties se désolidarisent).
Il s’agissait ensuite de couper le roseau à la bonne taille : la longueur est un des paramètres qui détermine la gamme obtenue, puis de boucher le roseau du côté le plus large à l’aide d’un bout de calebasse (fruit) et de cire d’abeille, permettant ainsi de guider le souffle et de faciliter l’obtention du son (au contraire des flûtes traversières européennes). L'embouchure est rectangulaire.
Puis on perçait les trous (3 trous) à l’aide d’un tige en métal chauffée ou d’une simple brindille de bois.
Les quatre éléments naturels sont donc nécessaires pour obtenir le son sacré de la flûte traditionnelle. La terre et l’eau sont nécessaires pour que le roseau puisse pousser. Le feu permet de percer les différents trous. Enfin l’air, par le souffle, permet d’obtenir le son.
De nos jours, elle est encore réalisée avec du roseau mais plus souvent dans une tige de mil ou de métal d'environ 30cm de longueur
A l’origine cette flûte était jouée par les bergers peuls, gardant leur troupeau. Il existe d'ailleurs un répertoire traditionnel pour cet instrument, mais il est aussi utilisé dans la musique d’aujourd’hui, qu’elle soit inspirée de la tradition ou non.
Aujourd'hui, au Fouta, elle est surtout jouée par les "Nyamakala", artistes-musiciens qui ont l'habitude de parcourir le pays de village en village, en quête d'événements festifs et autres cérémonies à animer, tels que baptêmes, mariages, rites religieux, initiatiques, et plus rarement, des manifestations liées à la vie politique locale. Les Nyamakala sont des artistes complets, à la fois comédiens, danseurs, acrobates et musiciens. Combinant leur art avec humour et rare virtuosité, leurs prestations se déclinent en une succession de gags burlesques, de sketches mis en musique et d'acrobaties en tout genre.
Quoi de mieux pour découvrir cet instrument que d'écouter des virtuoses en jouer ?
Ci-dessous un lien vers une vidéo musicale :
"Djandjou" by Fula Flute. Video clip directed by Luna Vega. Camera & editing by Morgan Barnard. Produced by Link TV. With Bailo Bah, Abdoulaye Diabate, Sylvain Leroux, Yacouba Sissoko, Famoro ...
https://www.youtube.com/watch?v=oBgD5EafC7M&list=PL8524C2C23CDCB25E&index=1
Article rédigé à partir de textes empruntés à différents sites : fule.free.fr + clairetobscur.fr/mohamed-saidou-sow-guinee-flute-peule-du-fouta-djallon